vendredi 18 février 2011

Reingold, E. M. (2004). La perception inconsciente : ce qu'on suppose et ce qu'on a du mal à interpréter

Le paradigme de dissociation classique, utilisé dans la majorité des études sur la perception inconsciente, est basé sur deux mesures : une mesure de la disponibilité de l’information (si ça a en effet été perçu, même inconsciemment) et une mesure de l’accessibilité à la conscience (à quel point ça a été traité consciemment). Mais on n’est pas sûr que ce soit des mesures valides de la non-conscience. Le but de ce papier est de discuter les problèmes qui découlent de ce paradigme de dissociation classique.

Pour mesurer la conscience, on a deux types de mesures possibles : 
  • Les mesures subjectives : on demande aux participants s’ils ont vu quelque chose ou pas, mais le problème est qu’il peuvent dire n’avoir rien vu alors qu’ils ne sont juste pas sûr (l’exhaustivité)
  •  Les mesures objectives : les performances à des tâches qui regardent le niveau de discrimination, sur un choix forcé entre deux mots, savoir lequel a déjà été présenté. Le problème est qu’on n’est pas sûr que ces mesures ne regardent que les processus conscient, et aucun inconscient (l’exclusivité).
Aux problèmes d’exclusivité et d’exhaustivité s’ajoutent des problèmes de la sensibilité : on ne veut pas que ce soit au hasard. Si la procédure nous donne la majorité des cas où ça n’a pas été perçu consciemment, que faire des autres cas où ça l’a été, mais que la sensibilité de la mesure n’a pas été suffisante pour le voir ?
Enfin, on a l’habitude de comparer les deux mesures, sauf que là encore ça pose problème : il y a des aspects de ces deux mesures qui font qu’elles varient trop entre elles, et sont donc incomparables…

Il commente alors un papier de Erdelyi (2004) :
Cela lui permet de rajouter les observations suivantes :
  • La mesure de conscience n’est pas faite immédiatement après la perception, et on ne peut donc pas vraiment dire si le problème est au niveau de la conscience ou de la mémorisation.
  • On a l’habitude d’assimiler mesure directe = accessibilité à la conscience et mesure indirecte = pas d’accessibilité à la conscience. Le problème est que la mesure directe et indirecte peut être à la fois sur du conscient et de l’inconscient.
  • Sur la sensibilité, Erdelyi pense qu’il n’est pas besoin d’avoir aucune différence, puisque ce qu’on cherche est juste à savoir si la disponibilité de l’information est plus importante que son accessibilité. Mais en faisant ça, on compare mesure directe (pour la disponibilité) et indirecte (pour l’accessibilité), alors que ces deux mesures ne sont pas forcément comparable à cause de trop de variations.
  • L’idéal serait donc de trouver un indicateur qui puisse être comparable entre les mesures directes et indirectes, et de déterminer à quelle point la mesure directe montre des phénomènes conscient et la mesure indirecte est pour les phénomènes inconscients…

Source: Reingold, E. M. (2004). Unconscious perception: assumptions and interpretive difficulties. Consciousness and Cognition, 13, 117-122

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