Nous avons déjà évoqué l'importance des bactéries et du ventre à travers le documentaire Arte sur l'autisme, la piste bactérienne. Un second documentaire Arte nous éclaire sur l'importance que peut avoir ce "deuxième cerveau" qu'est le système nerveux ventral sur notre cognition et nos comportements. Voici ici présentées quelques grandes idées de ce documentaire.
Le documentaire Arte - notre deuxième cerveau
Le système nerveux de notre ventre
Parmi toutes les informations de ce documentaire, viens en premier lieu l'importance des neurones présents dans notre ventre. Car nous avons des neurones dans notre ventre, et en grand nombre : 200 millions. L'équivalent d'un cerveau de chien se situe derrière notre nombril. Les chercheurs se sont donc dit qu'il devait forcément y avoir à la fois une explication pour que le ventre soit un mini cerveau, et des conséquences sur le comportement et peut-être sur le "grand" cerveau, celui que nous avons dans la tête.
D'un point de vue évolutionniste, cela s'expliquerait très bien : c'est à partir du moment où l'homme a pu mieux se nourrir (en cuisinant des plats, par exemple) que son cerveau s'est développé et a pu se recycler pour s'occuper d'autre chose que la survie. En découvrant la cuisine, l'homme a ainsi pu allouer ses ressources cognitives à autre chose qu'à la chasse, la dissection et la digestion difficile des plats crus. Ces autres choses pourraient être le développement de l'intelligence, par exemple. Et en effet, il existe une corrélation entre ce moment de l'évolution humaine et le développement de la capacité cérébrale. Imaginez-vous bien que notre tête ne dispose pas d'un volume infini. Quel avantage alors de pouvoir délocaliser une partie de ce qui devrait se trouver dans notre tête à un autre endroit : le ventre !
Vous pouvez à ce propos regarder la conférence TED - qu'y a-t-il de spécial dans le cerveau humain ?
Les preuves expérimentales que les chercheurs avancent pour confirmer cette théorie d'un deuxième cerveau dans le ventre sont nombreuses. Parmi elles, citons par exemple la similarité des neurones atteints pour expliquer la maladie de Parkinson : nous retrouvons les mêmes problèmes neurologiques dans le cerveau et dans le ventre, chez ces patients.
Nous pouvons également citer les neurotransmetteurs : la sérotonine, par exemple, est produite par le ventre, utilisée par ce système, mais est également très importante pour le cerveau. C'est un neurotransmetteur principalement utilisé dans le système des émotions (hypothalamus). On comprend alors mieux l'influence de notre ventre sur nos humeurs (et inversement) !
D'autres exemples sont bien sûr donnés dans le documentaire que je vous incite à regarder.
Notre ventre, ce grand monde
Une deuxième piste explicative de l'importance du ventre sur le comportement et la cognition n'est pas directement lié aux neurones, mais aux bactéries. Notre corps abrite plus de bactéries qu'il n'a de cellules ! Bactéries qui se forment dès le premier jour de la naissance (voir même avant). Il est ainsi très important que les bébés ne naissent pas dans un environnement trop aseptisé, car c'est la présence de bactéries qui lui permettront de mieux se comporter.
Des expériences sur les souris ont été menées dans des laboratoires : une espèce de souris particulièrement violente a été comparée à une espèce de souris particulièrement calme : les deux avaient des compositions bactériques intestinales totalement différentes. Mieux encore : en inoculant les bactéries de la première espèce dans la seconde, cette dernière adopte le comportement face au risque de la première, et inversement !
De la même manière, des expériences sur les souris ont montré qu'en ajoutant une certaine bactérie et avec un régime alimentaire très gras, les souris n'ayant pas cette bactérie deviennent obèse, les autres non. Après expérience, il se trouve que les humains obèses ne possèdent pas cette bactérie alors que les humains sains l'ont. Peut-être y a-t-il ici une piste pour soigner l'obésité ?
Des chercheurs ont également fait l'inventaire de toutes les bactéries présentes dans notre corps et en ont issu 3 catégories, qu'ils ont appelé antérotypes. Ces antérotypes ne sont dépendantes ni des gènes, ni du sexe, mais expliquent grand nombre de comportement, et ont des conséquences biologiques, comme par exemple des prédispositions aux maladies cardiovasculaire, à certaines maladies, etc.
Il ne faut donc surtout pas négliger ce qui se passe dans notre ventre, à la fois sur les neurones, et sur les bactéries, qui vont tous influencer notre condition physique et mentale.
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