La réponse de l'amygdale à une image émotionnellement forte varie selon plusieurs facteurs |
On a longtemps considéré dans les recherches sur l'émotion que seules étaient pertinentes les notions d'Arousal et de Valence. L'Arousal, pour le rappeler, est la force du stimulus émotionnel. La Valence est le caractère positif ou négatif émotionnellement du stimulus. Cet article propose de considérer d'autres facteurs qui seraient impliqués dans la plus ou moins grande activation de l'amygdale, responsable des émotions. Les facteurs proposés sont la signification et la pertinence du stimulus. Ces facteurs font partie d'une théorie nouvelle de l'émotion, qu'on appelle théorie de l'évaluation (appraisal theory).
Les auteurs se sont donc intéressés à la notion d'impact, et ont cherché à mesurer l'impact plus ou moins fort d'images catégorisées selon ces différents facteurs.
Hypothèses
- La réponse amygdalienne pour des images négatives à impact fort sera meilleure que pour des images négatives à impact faible.
- Au contraire, s'il n'y a pas d'autres facteurs que l'arousal et la valence, alors, vu que le matériel est fixé sur ces valeurs, la réponse amygdalienne sera identique pour l'impact fort et l'impact faible d'une image négative.
Matériel
24 sujets, dont 14 femmes, tous droitiers, d'âge moyen 26 ans (âgé entre 19 et 41 ans), avec une bonne vue (normale ou corrigée) ont participés à l'étude.
30 images à impact fort et 30 images à impact faible ont été sélectionnées dans un set de 213 images déjà disponibles (dont 55 prises dans la base de données du Système International des Images Affectives (IAPS), et ont été pré-évalués selon leur arousal, leur valence, leur distingabilité visuelle, leur complexité, leur approch/avoidance (?) et leur impact. Ils ont également ajouté 30 images neutres, 30 images "bouche trou" sur lesquelles aucune donnée n'était reccueillie (quel intérêt?) et 30 images inversées. L'idée était d'avoir des images qui ne variaient que par leur impact, et non par leur valence, leur arousal, ou quoique ce soit d'autre. Ils ont donc fait les prétests nécessaires et obtenu les résultats si contre. Ils ont également contrôlé le degré de luminosité, le contraste, et toutes les propriétés internes à l'image qui auraient pu faire changer quoique ce soit sur les résultats.
Une image appraissait pour 1000 ms, suivie de 2500 ms d'un écran blanc avec une croix au centre. La tâche du sujet était d'appuyer sur un bouton quand une image inversée apparaissait. Ils ont en même temps mis les sujets dans un IRMf.
Résultats
- La réponse de l'amygdale est significativement plus sensible aux images à impact fort qu'aux images neutres. Ce que ce soit dans l'amygdale gauche, droite ou l'hippocampe antérieur.
- La réponse de l'amygdale gauche augmente légèrement pour les images à impact faible que pour les images neutres.
- La réponse de l'amygdale gauche augmente pour les images à impact fort par rapport aux images à impact faible.
- Il y a eu une augmentation de l'activation du cortex occipitotemporal pour les images à impact fort. Cela inclut les régions du cortex occipital latéral et du gyrus fusiforme postérieur, des zones impliquées dans la réponse émotionnelle et la focalisation de l'attention.
- Activation également de la jonction temporo-pariétale pour les images à fort impact, zone qui dirige également l'attention.
Discussion
Cette étude est la première à montrer une différence d'activation de l'amygdale entre des images négatives à même valeur d'Arousal et de Valence. Cela suggère dont bien l'existence d'autres facteurs influençant la réponse émotionnelle de l'amygdale, mais on ne peut pas déterminer combien il y en a, ils en ont juste proposé deux.
L'amygdale pourrait contribuer à évaluer et à établir la signification d'un stimulus émotionnel. (Sander et al., 2003)
Il est possible que certaines zones de l'amygdale soient dévoluent plus à l'arousal et d'autres zones à d'autres facteurs d'évaluation. Il est également possible que les différents facteurs ne soient pas traités au même moment dans l'amygdale, mais l'IRMf n'est pas suffisamment bon temporellement parlant pour le voir.
Ils ont également observé une réponse de la conductance de la peau en réaction aux stimulus à fort et faible impact. Un autre moyen de vérifier les résultats de cette expérience.
Conclusion
Les images avec un impact plus ou moins fort activent d'autant les régions de la jonction temporo-pariétale, responsable de l'orientation de l'attention et l'amygdale, responsable de la réponse émotionnelle en elle même.
Néanmoins, la réponse de l'amygdale n'est pas seulement due à l'arousal et à la valence, étant donné que ces facteurs étaient fixés dans cette expérience.
Source: Ewbank, M. P., Barnard, P. J., Croucher, C. J., Ramponi, C. & Calder, A. J. (2009). The amygdala response to images with impact, in SCAN
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